Les Canaux

Canal de l’Ourcq © SAGE CEVM

Les canaux : des éléments emblématiques de l'eau sur le territoire

Témoin d’un passé industriel

Le territoire du SAGE Croult – Enghien – Vieille Mer est traversé par deux canaux de navigation : le canal Saint-Denis dans sa quasi-totalité (5,5 km), et le canal de l’Ourcq sur une partie seulement (14,5 km).

Le canal Saint-Denis est un canal long de 6,6 km qui relie la gare circulaire du canal de l'Ourcq (près du parc de la Villette) à la Seine au niveau de la commune de Saint-Denis. C’est un canal de jonction à bief de partage, qui relie le canal de l'Ourcq à la Seine. Construits sous Napoléon, le canal St Denis permettait d'éviter la navigation par le centre de Paris, qui était très encombrée à cette époque, et donc très lente. De plus, le canal permet d'éviter un méandre de la Seine. Mis en service en 1821, il comportait alors douze écluses contre sept actuellement, rachetant une dénivellation de 28,34 m. A la fin du 19ème siècle le canal a été élargi pour accepter les barges à grand gabarit.

D’une longueur totale de 96,7 km, le canal de l’Ourcq a été construit au début du 19ème siècle pour alimenter Paris en eau potable, relier directement par bateaux la forêt de Villers-Cotterets à Paris et alimenter les canaux Saint-Martin et Saint-Denis qui constituent ensemble un canal à bief de partage, au niveau du bassin de la Villette. Il fait l'objet par la suite de plusieurs remaniements. Entre Sevran et Paris (c'est-à-dire sur le périmètre du SAGE, hors Paris), le canal a été élargi et approfondi jusqu'à 3 m entre 1925 et 1934. L'élargissement du gabarit sur les onze premiers kilomètres, entre la bassin de la Villette et Aulnay-sous-Bois, a permis d’ouvrir ce tronçon au trafic commercial : environ un million de tonnes sont transportées chaque année par des péniches dont le port en lourd ne peut excéder 400 tonnes. Au-delà, le canal, dont la profondeur est désormais de 80 cm, est dédié à la plaisance.

Le canal de l'Ourcq, le canal Saint-Martin et le bassin de la Villette constituent le réseau des canaux parisiens, long de 130 km, qui appartient à la Ville de Paris.

Des paysages traversés en constante évolution

D’amont en aval, sur le territoire du SAGE, le canal de l’Ourcq traverse des paysages de plus en plus densément urbanisés : bois et parcs à Sevran (Parc de la Poudrerie) et Villepinte, quartiers pavillonnaires de Pavillons–sous-Bois et Livry-Gargan, zones d’usines et d’entrepôts, puis les quartiers densément urbanisés de Bondy, Pantin et Paris.
De Bondy à Pantin, le canal est jumelé avec la RN3, faisant l’objet de nombreux projets d’aménagement d’intérêt régional.

Le canal Saint-Denis relie la Seine au canal de l’Ourcq en traversant les territoires urbains, anciennement industriels, en forte mutation de la ZAC Porte de Paris, de la Plaine Saint-Denis et du projet urbain Paris-Nord Est, avant de longer le parc de la Villette à la confluence entre les deux canaux.

Les canaux sont des éléments structurants du territoire de Seine-Saint-Denis et du SAGE, malgré leur faible lisibilité depuis la ville. Seuls les alignements de peupliers qui les bordent de manière aujourd’hui discontinue, et quelques ouvrages de franchissement en dôme, constituent des points de repère et d’appel visuel.
Les dessertes routières, ferrées, et portuaires ont favorisé l’implantation de grandes entreprises comme les grands Moulins de Pantin et Kodak sur le canal de l’Ourcq et celles de la Plaine-Saint-Denis sur le Canal Saint-Denis.
Les usages de navigation persistent pour le transport et le fret mais les canaux sont aujourd’hui vécus surtout comme des circulations douces et des liaisons parfois « vertes » au niveau des berges.

De véritables corridors « vert »

Les canaux initialement « voie d’eau », ont conservé l’accessibilité longitudinale de leurs berges de manière presque continue grâce aux chemins de halage, aujourd’hui principalement aménagés en pistes cyclables ou voies mixtes piétons-cycles.
L’accessibilité latérale est en revanche délicate. Depuis la ville, les accès aux berges sont complexes, parfois en impasses et les franchissements peu nombreux. Depuis les berges, les murs aveugles des fonds de parcelles et les clôtures des emprises privées sont fréquents.

Les aménagements récents visent à la reconquête et à l’aménagement des berges et à l’ouverture de la ville sur les canaux, pour favoriser une meilleure perméabilité urbaine et une accessibilité transversale. Par ailleurs, Le Canal Saint-Denis a bénéficié d’une transformation paysagère, ayant la vision d’un chapelet d’espaces verts sur la totalité du linéaire de berges du canal. L’objectif étant de conserver une berge urbanisée tournée vers le canal et une berge de nature aménagée pouvant bénéficier d’un mode de gestion écologique. Toutefois, au vue des problématiques foncières et de gouvernance, la réalisation de ces aménagements n’est pas terminée.

Les canaux apparaissent ainsi encore comme des « corridors » de circulations douces, notamment la partie amont du canal de l’Ourcq, qui traverse des paysages plus largement végétalisés.

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