Le Ru de Montlignon

Étang de Marie à Saint-Prix © SAGE CEVM

LA VALLEE DE MONTMORENCY

La vallée de Montmorency, située sur la partie ouest du territoire du SAGE, est parcourue par le ru de Montlignon (également appelé ru d’Enghien). Ce petit cours d’eau, formé par la réunion de plusieurs ruisseaux (le ru de Sainte Radegonde, le ru du Petit Moulin, le ru de la Chasse, le ru de Corbon), prend sa source en forêt de Montmorency, où la nappe perchée des sables de Fontainebleau présente des trop-pleins naturels au contact des niveaux argilo-sableux. Il traverse ensuite les communes de Saint-Prix, Montlignon, Eaubonne, et Saint-Gratien avant de se jeter dans le lac d’Enghien, dont l’alimentation est également assurée par le ru des Communes (ou ru d’Andilly), qui s’écoule en souterrain sur la quasi-totalité de son linéaire, hormis au niveau du Bassin de retenue des huit arpents aménagé en plan d’eau paysager. Les eaux du lac rejoignent ensuite un collecteur unitaire géré par le SIARE, puis l’émissaire du SIAAP avant d’être acheminées vers la station d’épuration Seine Aval à Achères. Historiquement, l’exutoire du lac était constitué de trois ruisseaux qui se rejoignaient pour former le ru d’Ormesson (également appelé ru d’Enghien) avant la confluence avec la Seine.

Aux sources de la Vallée

À l’amont du bassin versant, dans la forêt domaniale de Montmorency, mares et ruisseaux forment un système hydrographique diversifié et discret en contexte forestier. Les résurgences de la nappe perchée des sables de Fontainebleau, associée aux précipitations, favorise en effet la présence de mares, zones humides (dont des zones humides tourbeuses) et étangs qui forment un ensemble d’une grande richesse faunistique et floristique. Gérées par l’ONF, ces zones aquatiques et humides abritent de nombreuses espèces protégées, telles que l’Osmonde royale, la laîche étoilée, la Salamandre tachetée ou encore l’Alyte accoucheur, ce qui fait du massif de Montmorency un espace remarquable au niveau régional et stratégique à l’échelle du SAGE. L’intense fréquentation de la forêt représente toutefois une menace pour ces milieux très fragiles. Leur protection et la conciliation des usages sont donc des enjeux forts pour l’équilibre du territoire.

Du ru forestier au ru canalisé

La forêt de Montmorency est également traversée par plusieurs ruisseaux : le ru de la Chasse ponctué par l’étang du château de la Chasse, qui constitue un lieu de promenade privilégié, et le ru de Corbon qui chemine discrètement au milieu de la forêt en passant par l’étang Marie. Ces deux ruisseaux se rejoignent pour former le ru de Montlignon qui entaille la vallée de Montmorency en traversant tout d’abord un paysage urbain pavillonnaire où l’eau s’écoule à l’air libre en passant bien souvent en fond de parcelles privées, ce qui rend le ru peu visible depuis l’espace public. Les berges du cours d’eau, d’abord naturelles et végétalisés, laissent progressivement la place à un petit canal béton. Le ru de Montlignon traverse ensuite plusieurs plans d’eau jusqu’au bassin de retenue des Moulinets, géré par le SIARE, où les berges végétalisées et un cheminement piétonnier permettent aux riverains de profiter de la présence de l’eau avant que le ru ne soit canalisé au niveau d’Eaubonne et intégré au réseau pluvial du SIARE. La suite du parcours, en souterrain, est néanmoins lisible par endroits via le tracé sinueux ou la topographie en creux de certaines voies, ainsi que dans les mémoires, le champ de courses de Soisy/Enghien étant aménagé sur une ancienne cressonnière. Le ru ne réapparait qu’au niveau du bassin des Cressonnières (à Saint-Gratien) avant de rejoindre le Lac nord.

Le lac, point de rencontre des eaux

À l’aval de la Vallée de Montmorency, le lac d’Enghien constitue l’événement du parcours. C’est un élément fédérateur pour l’image de la ville et de la vallée. L’eau y est lisible, accessible, mise en valeur par des aménagements de qualité, support de nombreux usages de loisirs, et fait partie du paysage emblématique de la commune et du site touristique. Les berges, très minérales et urbanisées, limitent l’expression d’une vie aquatique et humide riche et diversifiée. Par ailleurs, le lac est très exposé aux pollutions, notamment domestiques liées aux mauvais branchements sur les réseaux d’assainissement, et est très sensible à l’eutrophisation en raison de l’apport de nutriments azotés et phosphorés.

La vidange du lac d’Enghien est assurée par deux exutoires distincts. Le déversoir de la Coussaye qui sert d’exutoire principal au lac ; et le déversoir de la Pêcherie qui sert d’exutoire complémentaire au lac. Dans les deux cas, les eaux rejoignent le collecteur unitaire syndical, puis les ouvrages du SIAAP à Epinay-sur-Seine. Dans certains cas, par temps de pluie, les eaux sont délestées vers la Seine en raison de la saturation du collecteur unitaire d’Enghien. A l’aval du lac, l’ancien ru d’Enghien disparaît sous un milieu urbain dense et n’est lisible qu’à la proximité immédiate du lac via la topographie du quartier qui le jouxte.

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