Le petit cycle de l’eau

UNE EAU POTABLE DE QUALITÉ QU’IL FAUT PRÉSERVER

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Carte de l'origine de l'eau potable sur le territoire du SAGE CEVM
Carte de l'origine de l'eau potable sur le territoire du SAGE CEVM
L’eau potable distribuée sur le territoire du SAGE Croult Enghien Vieille Mer est essentiellement issue d’eau d’origine superficielle (~88% de l’eau distribuée) prélevée dans des rivières situées en dehors du périmètre du SAGE (la Marne et l’Oise). Certaines communes, principalement situées dans le nord du territoire, sont alimentées par des eaux d’origine souterraine puisées sur le territoire, en grande partie dans la nappe de l’Yprésien, ressource de très bonne qualité qui ne présente pas de problème quantitatif.

Les eaux brutes prélevées sur le territoire du SAGE sont globalement de bonne qualité, bien que l’on note localement quelques dépassements des normes pour certains paramètres (nitrates et pesticides). Il faut cependant rester très vigilant quant à la qualité de cette ressource fragile et vulnérable, notamment en raison du nombre important de captages ne disposant pas encore d’un périmètre de protection réglementaire.

L’eau distribuée au robinet, après traitement, est de bonne qualité, notamment pour ce qui concerne les paramètres bactériologiques (eau de qualité excellente à très bonne). Les données  révèlent localement (essentiellement dans la partie nord du territoire) quelques teneurs élevées en nitrates, en pesticides et en fluorures, qui restent toutefois inférieures aux seuils limites de potabilité.

Toutes les communes sont interconnectées, ce qui permet la sécurisation de l’alimentation en eau potable : les usines de traitement des eaux de la Marne ou de l’Oise peuvent pallier un problème d’alimentation par les eaux souterraines. Deux captages dans l’Albien sont présents sur le territoire, pour l’alimentation en ultime recours.

L’ASSAINISSEMENT : UNE FIABILITÉ INSUFFISANTE DE LA COLLECTE

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Carte du type de réseaux d'assainissement du SAGE CEVM
Carte du type de réseaux d'assainissement du SAGE CEVM
Aujourd’hui, l’ensemble du territoire est équipé majoritairement d’un assainissement dit collectif. Selon les secteurs, les systèmes d’assainissement sont unitaires ou séparatifs ; environ 3 200 km de canalisations assurent la collecte des eaux usées et des eaux pluviales et 800 km d’ouvrages de plus grandes dimensions, assurent le transport sur longue distance

Ces eaux sont traitées dans trois stations d'épuration, dont deux sont situées sur le territoire du SAGE : Bonneuil-en-France (SIAH) et Seine-Morée (SIAAP) ; elles rejettent les eaux épurées dans la Morée, à l’amont de la confluence avec le Croult. Le 3ème équipement de traitement est la station d'épuration « Seine-Aval » (SIAAP) située à Achères.

Les stations d’épuration présentent aujourd’hui des rendements élevés d’élimination de la pollution et les collecteurs de transport montrent des qualités fonctionnelles reconnues. Toutefois, les rejets épurés des stations d'épuration de Bonneuil-en-France et de « Seine-Morée », dont les fractions polluantes résiduelles sont minimes, restent non négligeables devant la faiblesse des débits des cours d’eau du territoire.

En revanche, la collecte des eaux usées manque globalement de gestion, de contrôle et plus généralement de fiabilité. Les inversions de branchement génèrent le rejet direct dans le milieu naturel d’une pollution équivalente à celle de plus de 15 000 habitants, et le raccordement à tort de l’équivalent de 250 hectares de surface active sur le réseau des eaux usées. Cette sélectivité médiocre à mauvaise des réseaux séparatifs est notamment responsable d’une pollution domestique importante, par temps sec, ce qui est très préjudiciable compte tenu de l’extrême vulnérabilité des petits cours d’eau du territoire.

Par ailleurs, les eaux de ruissellement sur les surfaces imperméabilisées, collectées par les réseaux séparatifs « eaux pluviales », génèrent des eaux polluées, directement dirigées vers les cours d’eau, avec des conséquentes très pénalisantes pour ceux-ci.

Tous les réseaux, qu’ils soient unitaires ou séparatifs, montrent une mauvaise étanchéité : les collecteurs drainent des eaux de nappes, de sources…, à ce jour, on constate un volume trop élevé d’eaux claires parasites permanentes, représentant, sur tout le territoire, le raccordement supplémentaire d’une population équivalente à 600 000 habitants, soit plus d’1/3 en plus.

Du fait des petits débits d’étiage, le milieu aquatique est sensible et fragile. Sa sensibilité est encore renforcée par l’importance de la densité de population et d’activités. Les défaillances de l’assainissement participent fortement à la dégradation de la qualité des eaux superficielles. L’ampleur des mauvais raccordements sur le territoire est telle qu’ils constituent l’un des principaux facteurs déclassants de la qualité des cours d’eau du territoire (physico-chimie). Aujourd’hui, l’engagement des collectivités dans une dynamique volontariste et ambitieuse de mise en conformité des raccordements aux réseaux d’assainissement n'est pas à la hauteur des enjeux.