Un relief de plaine modelé par les vallées et marqué par les buttes
Le relief du territoire du SAGE est principalement constitué d’une vaste plaine, entaillé par les vallées du Croult et du Petit Rosne, et marqué par un système de buttes témoins qui délimitent les entités principales géographiques du territoire : la vallée de Montmorency et la Plaine de France. Cette dernière peut être séparée en deux unités paysagères au regard d’une occupation du sol très contrastée : la plaine de France « cultivée » et la plaine de France « urbaine » qui n’ont en commun que leur topographie plane et les deux rivières qui les relient, le Croult et le Petit Rosne.
La vallée de Montmorency
Il s’agit d’une petite « région naturelle » délimitée par les buttes du Parisis au sud, les buttes et vallons de l’Isle Adam au nord, et marquée par la présence du lac d’Enghien. Le coteau de Montmorency se caractérise par des prairies et des vergers, qui disparaissent progressivement en raison de la forte pression urbaine et de leur faible rentabilité économique sur le plan agricole. La forêt de Montmorency constitue un espace vert majeur et emblématique du territoire, en raison de sa taille, de ses usages de promenade, et de son caractère patrimonial abritant le Château de la Chasse.
La plaine de France « cultivée »
Historiquement vouée à la pratique agricole, la Plaine de France a progressivement été refoulée par l’extension urbaine des villes et villages de ce secteur encore principalement rural. Les éléments naturels de la géographie ne sont que faiblement visibles dans le paysage, par contraste avec les grandes infrastructures de transport et les lignes électriques à haute tension, morcelant le territoire et marquant fortement les paysages en y introduisant des objets dont les dimensions provoquent un décalage d’échelle saisissant. Ce territoire est aujourd’hui concerné par de nombreux projets d’aménagement, susceptibles de modifier profondément l’identité des paysages.
La plaine de France « urbaine »
Elle est liée à l’histoire industrielle, au développement des voies de communication (emprises ferroviaires, aéroports du Bourget et de Roissy Charles De Gaulle, Périphérique, Francilienne, autoroutes A1 et A3), à l’extension urbaine de la capitale, ainsi qu’aux espaces verts majeurs constitués par les parcs départementaux de Seine-Saint-Denis. Les cours d’eau sont presque entièrement souterrain (Vieille Mer, Sausset, Morée, ru de Montfort) tandis que l’eau canalisée marque physiquement le territoire et structure l’urbanisation sans être pour autant perçue depuis la ville : le canal de l’Ourcq traverse le territoire d’est en ouest en le reliant à Paris tandis que le canal Saint-Denis est situé aux marges de cette entité.
Des paysages de l’eau liés davantage aux ouvrages artificiels qu’aux éléments naturels
Le territoire du SAGE Croult Enghien Vieille Mer est encadré par 3 vallées principales : celles de la Seine, de l’Oise et de la Marne, dont les cours d’eau fédérateurs sont situés en dehors du territoire. Aucun cours d’eau de grande envergure ne traverse le territoire « Croult Enghien Vieille Mer », mais il présente une grande densité de petits cours d’eau. Néanmoins, avec des linéaires importants en souterrain, les cours d’eau ne sont globalement pas des éléments marquants du paysage. L’eau « naturelle », liée aux ruisseaux et rivières, mares et milieux humides, apparaît ainsi discontinue, diffuse et discrète dans le paysage.
Par contraste, l’eau canalisée (Ourcq et Saint-Denis), les plans d’eau (lac d’Enghien, Lac du Thillay, Près-sous-la-ville à Sarcelles…), les aménagements hydrauliques (bassins de retenue, aménagements de gestion alternative des eaux pluviales) créés artificiellement, sont davantage lisibles dans le paysage, d’autant que l’accès à l’eau y est parfois facilité, et organisé pour des usages de loisirs.
L’eau est également perceptible localement grâce à des « indices » tels la topographie des vallons, les éléments de patrimoine (lavoirs, glacières…), et la toponymie.