LE DÉBORDEMENT DES PETITS COURS D’EAU : PRINCIPAL RISQUE D’INONDATION DU TERRITOIRE
Sur le territoire du SAGE, le principal risque d’inondation est lié au débordement brutal des « petits » cours d’eau suite à des orages de forte intensité. Leur bassin versant, fortement imperméabilisé, génère des débits et des volumes dépassant parfois les capacités hydrauliques des ruisseaux et des ouvrages de protection. Ce phénomène est donc à traiter au titre de la maîtrise de l’imperméabilisation et du ruissellement.
De nombreuses actions ont été engagées depuis plus de 30 ans afin de limiter ces risques, avec une efficacité globalement très satisfaisante lors d’orages « courants » (plus fréquent qu’une période de retour décennale ou vicennale). Toutefois, la protection des personnes et des biens n’est pas (et ne sera jamais) totale, notamment lors d’orages exceptionnels, tel que celui du 19 juin 2013 pour lequel les ouvrages en place ont très fortement atténué les effets du phénomène.
LA MAITRISE DES RUISSELLEMENTS : ÉLÉMENT CLEF DE LA GESTION DES INONDATIONS
Sur l’ensemble du territoire du SAGE, l’infiltration des eaux pluviales à la parcelle est préconisée et la saturation des réseaux est évitée par la mise en place, dans les secteurs sensibles, d’ouvrages de stockage intercommunaux ou départementaux gérés de manière dynamique.À ce jour, on dénombre 78 bassins de retenue intercommunaux ou départementaux qui représentent plus de 3 millions de m3 de volume de stockage. En revanche le nombre exact et le niveau d’entretien des bassins communaux et privés est assez mal connu. Il est aujourd’hui difficile de s’assurer que les volumes de stockage préconisés lors de l’instruction des permis de construire pour compenser l’imperméabilisation, ont bien été réalisés ou qu’ils sont correctement exploités.
Sur ce territoire, où les cours d’eau ne sont plus toujours très visibles, les ouvrages de délestage du réseau (bassins d’orage, de stockage, de régulation…) et les ouvrages de gestion des eaux pluviales en techniques alternatives (espaces verts inondables, zones humides, noues plantées…) participent pleinement à créer une identité paysagère liée à l’eau. De fait, depuis les années 90, ces ouvrages ne sont plus conçus et perçus uniquement pour leurs fonctions hydrauliques, mais également comme des éléments patrimoniaux à valoriser en termes écologiques, paysagers et en termes sociaux.
Le caractère multifonctionnel et intégré des ouvrages est particulièrement recherché dans les zones densément urbanisées et avec peu d’espaces de ressourcement, en particulier en Seine-Saint-Denis où les techniques dites alternatives de gestion des eaux pluviales ont été très tôt développées.
LA PLAINE ST DENIS EXPOSÉE AUX REMONTÉES DE NAPPES
La partie aval du territoire du SAGE est très exposée aux risques de remontées de nappes. Ce risque concerne notamment le territoire de la Plaine St-Denis, zone historiquement marécageuse, où le ralentissement de l’activité industrielle à partir des années 70 a entrainé une forte diminution des prélèvements dans la nappe et la remontée de celle-ci. Ce phénomène tend aujourd’hui à se stabiliser. On note également dans certains secteurs (confluence du Croult et du petit Rosne, Louvres, bassin versant du ru de Montlignon) des problèmes ponctuels de remontées de nappes liées à la saturation de celles-ci suite à des épisodes pluvieux importants et/ou consécutifs.
QUELQUES COMMUNES TOUCHÉES PAR LES CRUES DE LA SEINE
Sur le territoire du SAGE, seules trois communes sont riveraines de la Seine et donc directement exposées aux risques de débordement de celle-ci. Néanmoins, en cas de crue exceptionnelle les conséquences, notamment socio-économiques, seraient répercutées bien au-delà des seules zones inondées.
Outre les actions de prévention menées à l’échelle régionale et supra-régionale, il existe localement des dispositifs en place (stations de pompage et murettes anti-crues) efficaces et performants pour lutter contre des crues fréquentes de faible ou moyenne importance. En revanche, ces dispositifs pourraient être jugés insuffisants pour des crues exceptionnelles de type « 1910 », voire de plus grande ampleur encore, notamment au printemps.